Par Destination Santé Destination Sante
L'invulnérabilité : voilà un sentiment partagé par une majorité de jeunes, s'imaginant que leur capital auditif ne peut être entamé lorsqu'ils s'exposent à des niveaux sonores bien trop élevés. Ces derniers pourtant, entraînent souvent des lésions silencieuses… qui font le lit d'une vraie surdité. L'alerte est sérieuse et au moindre signe, ils doivent consulter un ORL.
En 1997, le Centre de Recherche du Service de Santé des Armées (CRSSA) a mené auprès de 1 208 jeunes de 18 à 24 ans une étude qui illustre bien les dangers de la musique amplifiée. Les pertes auditives constatées ont essentiellement été générées par les baladeurs, et par les concerts. Notamment lorsque ces jeunes avaient déjà souffert d'une otite. Parmi ces derniers 47% présentaient une perte auditive moyenne de 11 décibels. Une déficience comme très légère, mais… irréversible.
En France, nous manquons de données épidémiologiques concernant les jeunes et l'audition. Mais il est généralement admis que 11% des moins de 18 ans souffrent d'un déficit auditif. Une étude dans la région Rhône-Alpes, sur 6 200 lycéens de 17-18 ans a montré que plus d'un sur dix présentait une perte moyenne de 15 à 40 décibels. Soit à 18 ans déjà, une surdité légère…
Comme le précise le Pr Paul Avan, ORL au CHU de Clermont-Ferrand, « le son fort, ce n'est pas de la bonne musique. C'est tellement vrai que les musiciens mettent des bouchons atténuateurs, pour se protéger mais aussi pour la qualité du son. Enfin certains professeurs de batterie ou de guitare exigent de leurs élèves qu'ils portent un casque anti-bruit. »
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Les décibels en questions
L'échelle des décibels est une échelle logarithmique. Ainsi, 3 décibels supplémentaires correspondent à un doublement du niveau sonore, et 10 décibels multiplient celui-ci par 10. Mais la bonne nouvelle, c'est que les décibels ne s'additionnent pas : ainsi deux machines à laver avec un niveau sonore de 60 décibels chacune ne font-elles pas un bruit de 120 décibels mais de… 63.
* 140 décibels : avion au décollage ;
* 120 décibels : seuil de la douleur, marteau-piqueur ;
* 105 décibels : concert, musique en discothèque ;
* 95 décibels : klaxon ;
* 85 décibels : ambiance d'un restaurant scolaire ;
* 80 décibels : automobile ;
* 70 décibels : salle de classe ;
* 50 décibels : machine à laver ;
* 60 décibels ; fenêtre sur rue ;
* 20 décibels : vent léger.
Source : Interview du Pr Paul Avan, 5 février 2008