WASHINGTON (AFP) - Une employée municipale de Detroit (Michigan, nord) a saisi cette semaine les tribunaux pour forcer la ville à interdire l'usage de parfums dans ses bureaux, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Susan McBride, qui travaille depuis septembre 2000 à la préservation des quartiers historiques de la ville, souffre depuis l'enfance d'une forte sensibilité à certains produits chimiques contenus dans les parfums, les lotions ou les détergents.
S'approcher du rayon des produits d'entretien au supermarché ou s'asseoir dans le bus à côté de quelqu'un qui a mis du parfum provoquent en elle migraines, nausées, toux et douleurs à la poitrine.
En juillet 2006, une nouvelle employée est arrivée dans son service, qui "non seulement portait un parfum très fort mais a aussi branché un désodorisant pour la pièce", explique le texte de la plainte, déposée mardi devant le tribunal fédéral de Detroit.
Mme McBride a réussi à convaincre sa nouvelle collègue de débrancher son désodorisant, mais pas de renoncer à son parfum. Ses supérieurs ont tenté une médiation, mais ils n'avaient pas l'autorité pour obliger la collègue à obtempérer.
En janvier, Mme McBride a donc demandé à la ville d'interdire officiellement à tous ses employés l'usage de parfums sur le lieu de travail, au nom de la lutte contre la discrimination à l'égard des personnes handicapées.
Et mardi, elle a porté plainte, réclamant qu'un jury reconnaisse le caractère "raisonnable" de sa requête et lui attribue des dommages, non chiffrés, pour "le chagrin, la souffrance, l'humiliation et la colère" qu'elle subit depuis un an.