Un lycée envahi par une bande armée de barres de fer
Une vingtaine d'individus armés de barres, bâtons et couteaux ont pénétré mardi dans un lycée professionnel de Gagny, blessant légèrement douze personnes.
Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue au commissariat de Gagny.
Stupeur au lycée professionnel de Gagny, en Seine-Saint-Denis. Mardi, vers 10h30, un groupe d'une vingtaine de personnes, cagoulées et armées de barres de fer, bâtons et couteaux ont pénétré dans l'établissement, "à la recherche d'autres jeunes qu'ils voulaient frapper", a expliqué le ministre de l'Education Xavier Darcos, après avoir rencontré le personnel de lycée professionnel Jean-Baptiste Clément, situé dans une zone pavillonnaire. Douze personnes ont été légèrement blessées, des élèves et membres du personnel éducatif du lycée qui se trouvaient alors dans la salle de permanence. Parmi eux, quatre ont été hospitalisées.
Six jeunes âgés de 16 à 20 ans ont été interpellés et placés en garde à vue au commissariat de Gagny. Trois ont été arrêtés "alors qu'ils s'étaient réfugiés dans un pavillon proche", les autres vers 13 heures à proximité, a précisé le chef de la sécurité publique Jean-François Herdhuin. L'un d'eux était "porteur d'une barre de fer et de traces de sang".
Une rivalité amoureuse
Selon le rectorat, une "rivalité amoureuse" liée à une "très ancienne rivalité de bandes originaires de deux cités de la ville, les Dahlias et Chesnay" serait à l'origine de l'intrusion. Les agresseurs étaient à la recherche d'un élève en particulier, qui a été blessé à la lèvre. Selon une source judiciaire, les individus venaient du lycée technique voisin Gustave Eiffel. "Il est insupportable que des violences de quartiers, des règlements de comptes entre bandes viennent s'exercer dans des établissements scolaires", a déclaré le ministre, qualifiant de "grave" cette intrusion. "Ce n'est pas une violence de l'école mais une violence qui vient à l'école", "c'est profondément choquant, c'est un sacrilège", a ajouté le ministre alors que sa collègue de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a fait part dans un communiqué de sa "profonde indignation".
Conséquence de l'intrusion, le lycée a été fermé jusqu'à mercredi matin et une cellule de travail pour traiter les problèmes de sécurité a été installée. Le syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale a condamné cette "action violente" et souhaité que "l'enquête aboutisse le plus rapidement possible". Pour Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, "la sécurité de cet établissement doté d'une vidéosurveillance et de portails assez élevés n'est pas en cause". "Le problème est que des bandes puissent circuler ainsi", a-t-il affirmé.
22 interpellations après une rixe dans l'Essonne
Au moins deux personnes ont été blessées et 22 autres interpellées mardi à la suite d'une rixe entre deux bandes rivales à la gare de Vigneux-sur-Seine. Selon la SNCF, le trafic a été interrompu de 20h15 à 21h10 à partir de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, et jusqu'à Juvisy, dans l'Essonne, en raison de la présence de personnes sur les voies. L'affrontement a opposé au total une quarantaine de jeunes, originaires de Vigneux-sur-Seine et de Grigny, selon une source judiciaire.
(D'après agence)