BRUXELLES (Reuters) - Le Portugal, qui préside l'Union européenne, a demandé vendredi à la Bulgarie de ne pas bloquer la signature lundi de l'Accord de stabilisation et d'association (ASA) entre l'UE et le Monténégro... pour une simple question d'écriture et de prononciation du nom de la monnaie européenne - "euro" ou "evro".
Les Bulgares, qui ont rejoint l'UE en janvier dernier, menacent de ne pas signer l'ASA, premier pas vers l'adhésion du Monténégro à l'Union, s'ils ne peuvent continuer à utiliser le mot "evro" pour désigner la monnaie européenne, tout comme ils disent "Evropa" pour "Europe".
Le Portugal leur a demandé de laisser cette question de côté pendant quelque temps et permettre ainsi la signature de l'ASA avec le Monténégro la semaine prochaine.
"Sinon nous allons dire aux Monténégrins de venir lundi signer l'accord et au dernier moment tout ce qu'on pourra faire c'est les inviter à prendre un café et à rentrer chez eux. Un minimum de courtoisie, quand même...", a expliqué un responsable portugais à Bruxelles, qui a souhaité que le Monténégro ne soit pas une victime collatérale de cette affaire.
Jeudi, le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, a jugé "regrettable" l'attitude de Sofia, qui risque selon lui de nuire à la crédibilité de l'UE dans les Balkans.
La Bulgarie refuse de signer le document de l'ASA avec le Monténégro si le texte en bulgare remplace le terme "evro" par "euro". Sofia souligne que le terme "evro" était utilisé dans le traité d'adhésion du pays à l'Union, ratifié par les autres Etats membres.
La Banque centrale européenne (BCE) est farouchement opposée à l'utilisation d'un autre terme que celui d'"euro" pour désigner la devise européenne dans toute la zone de la monnaie commune.