L'état-major des armées à Paris estime que "le doute n'est plus permis" sur l'origine des débris retrouvés dans l'Atlantique, qui sont bien ceux de l'A330 d'Air France disparu lundi, même si une "confirmation formelle" reste nécessaire.
L'état-major des armées à Paris a estimé mercredi 3 juin que "le doute n'est plus permis" sur l'origine des débris retrouvés dans l'Atlantique, qui sont bien ceux de l'A330 d'Air France disparu, même si une "confirmation formelle" reste nécessaire. Selon Christophe Pazuck, porte-parole des armées françaises, un appareil de patrouille maritime français Atlantique 2 a, à son tour, survolé ces dernières heures la zone où l'armée de l'air brésilienne avait découvert mardi des débris.
Hier soir déjà, le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, avait assuré au cours d'une conférence de presse à Rio, qu'il n'y avait "aucun doute" que les débris appartenait à l'avion.
Mercredi sera "une journée de transition", a poursuivi le commandant Prazuck, expliquant que l'on "allait passer d'une opération aérienne couvrant une large zone à une opération navale sur une zone restreinte". Les navires marchands et bientôt militaires présents sur place "vont maintenant ramasser les débris" flottant en surface avant que ne soit engagée la phase sous-marine des recherches, dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté.
Des boîtes noires à localiser
Le gouvernement français a également décidé mardi de dépêcher sur place son navire de recherche et d'exploration sous-marine, le "Pourquoi pas", équipé de deux robots sous-marins, afin de tenter de repérer l'épave et les boîtes noires qui gisent probablement par plusieurs milliers de mètres de fond.
Elles émettent en principe pendant un mois un signal permettant de les localiser jusqu'à 6.000 mètres de profondeur.
Le dispositif de recherche français, constitué de deux Atlantique 2 et d'un Falcon 50, doit être renforcé mercredi par un avion radar Awacs dont le déploiement a été annoncé par le Premier ministre François Fillon à la tribune de l'Assemblée nationale.
Peu de chance de retrouver des survivants
Parmi les objets qui flottent figure notamment "un siège d'avion", a précisé l'armée brésilienne. Les militaires ont aperçu également "des petites taches blanches, une bouée orange, un récipient" et des taches de combustible. Interrogé sur la possibilité de retrouver des survivants, le colonel a dit que "non". Le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, a de son côté, déclaré que les recherches s'effectuent dans des conditions météo "assez mauvaises" et au-dessus de l'équivalent sous-marin de la Cordillère des Andes. Il a souligné que la découverte des débris de l'appareil, qui pourraient "être étalés sur une superficie assez grande", devrait permettre de déterminer "la position à laquelle l'avion a touché la mer, et donc la position à partir de laquelle on peut rechercher des débris plus importants, voire des boîtes noires sous l'eau".
Des recherches dans le "pot au noir"
Les recherches ont lieu en plein océan Atlantique, une zone de turbulences où se rencontrent des masses d'air des hémisphères nord et sud et appelée "pot au noir"
"Il faut quand même bien avoir en tête que la zone dans laquelle nous faisons ces recherches surplombe la dorsale médio-atlantique, c'est-à-dire cette chaîne de montagnes -l'équivalent de la Cordillère des Andes- qui prend naissance au fond de l'Atlantique", a expliqué Christophe Prazuck. D'après lui, "la recherche ultérieure d'éléments qui seraient posés au fond de l'océan sera très difficile car le relief sous-marin est très abrupt, et il est surplombé par 4.000 mètres de fond".
Prudence
Le porte-parole de l'armée brésilienne avait dit qu'on ne pouvait pas confirmer qu'il s'agissait de l'avion d'Air France tant qu'au moins "une pièce avec un numéro de série, une identification" n'aurait pas été retrouvée.
Des avions mobilisés par la France, le Brésil et les Etats-Unis scrutent depuis hier la zone au-dessus de l'Atlantique où l'appareil d'Air France, est susceptible d'avoir disparu. La localisation des débris indiquerait que "l'appareil a essayé de virer à droite. Il se peut qu'il ait eu un problème et qu'il ait essayé de revenir à Fernando de Noronha", a dit le colonel à l'AFP.
Il a souligné qu'il était encore trop tôt pour tirer des conclusions.
Canots et matériel de survie
Les appareils français sont également équipés de canots et de matériel de survie qui peuvent être lancés à la mer.
"Les recherches seront poursuivies aussi longtemps que nécessaire, les moyens sont déployés sur zone et nous les mettrons à disposition autant qu'il sera nécessaire", a déclaré le ministre de la Défense Hervé Morin.
"Nous avons dépêché sur zone" le TCD (transport de chaland de débarquement) "La Foudre", "qui part du Portugal pour rejoindre la zone", et la frégate de surveillance "Le Nivôse", qui menait des opérations de surveillance du narco-trafic dans les Antilles, par ailleurs indiqué Hervé Morin. Un AWACS et un avion ravitailleur devaient également décoller mardi après-midi et arriver sur zone mercredi, a-t-il précisé.
Les Etats-Unis ont envoyé un avion militaire d'observation et une équipe de sauvetage pour participer aux recherches, après que Paris a fait appel aux moyens du Pentagone, notamment satellitaires.
"Les Etats-Unis accorderont toute l'assistance nécessaire pour trouver ce qui s'est passé", a déclaré le président Barack Obama.
(Nouvelobs.com avec AFP)