Par Daniel Trotta Reuters -
Le Myanmar tente d'étoffer les rangs de ses forces armées en enrôlant des enfants n'ayant parfois que dix ans, affirme mardi Human Rights Watch.
L'ex-Birmanie est, selon l'ONG, tellement pressée de gonfler les effectifs de son armée, frappée par des désertions notamment, que des enfants sont achetés et vendus par des recruteurs militaires.
Ils sont battus et détenus quasiment comme des prisonniers tandis que le gouvernement nie les faits, poursuit le rapport.
La junte militaire au pouvoir au Myanmar, observée de près par la communauté internationale depuis qu'elle a violemment réprimé les plus grandes manifestations pro-démocratie que le pays ait connues depuis 20 ans, soutient que ses forces armées sont composées de volontaires âgés de plus de 18 ans, peut-on lire encore dans ce document de 132 pages.
Il ajoute que sur 20 anciens soldats interrogés par Human Rights Watch, 19 pensent qu'au moins 30% des nouvelles recrues formées en même temps qu'eux avaient moins de 18 ans.
"Le déploiement par le gouvernement de l'armée en septembre 2007 pour attaquer des moines bouddhistes et d'autres manifestants pacifiques pourrait encore accroître la vulnérabilité des enfants face au recrutement", peut-on lire dans le rapport.
"Avant la répression déjà, les jeunes gens étaient souvent réticents à rejoindre l'armée (...). L'utilisation de l'armée dans des attaques, des meurtres et des arrestations de manifestants pourrait décourager davantage l'enrôlement volontaire, et pousser les recruteurs à chercher plus de recrues parmi les enfants."
De nombreux pays occidentaux ont décrété des sanctions économiques et militaires contre le Myanmar. Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité de l'Onu à renforcer ces sanctions, afin qu'elles comportent notamment un embargo sur les armes.
En 2005, on pouvait acheter et vendre des recrues pour 25.000 à 50.000 kyats, soit 20 à 40 dollars, ce qui représente une fois et demie à trois fois le salaire mensuel d'un soldat de base dans l'armée, écrit HRW