Un an après l'installation du camp de tentes au bord du canal Saint-Martin à Paris, 75% des Français estiment que la situation des SDF est inchangée ou s'est même aggravée, selon un sondage BVA réalisé pour l'Association Emmaüs et rendu public aujourd'hui.
Parmi les SDF, 60% estiment que leur situation n'a pas changé ou s'est dégradée. 26% d'entre eux pensent au contraire que leur situation s'est améliorée. ils évoquent en particulier l'extension des horaires d'ouverture des centres d'hébergement qui leur évite de se retrouver à la rue dès le matin.
Parmi les SDF interrogés, 42% disent avoir eu «au cours des derniers mois des difficultés pour trouver un hébergement pour une nuit». Ils se disent «bien accompagnés» pour se faire soigner (74%), pour effectuer des démarches administratives (59%), pour sortir de l'isolement (47%). Mais seulement 30% se disent bien accompagnés pour chercher une formation, 33% pour chercher un emploi, et 28% pour chercher un logement.
78% d'entre eux jugent les lieux d'hébergement «en bon état». Enfin, ils sont 38% à penser que dans un an ils vivront dans leur propre logement, contre 28% dans un centre d'hébergement, 8% dans un hôtel payant, 4% « principalement dans la rue». Globalement, 90% ont envie de «se fixer définitivement quelque part».
A l'occasion de la parution du sondage, l'Association Emmaüs soumet aux pouvoirs publics et aux candidats aux élections municipales dix mesures «immédiates et concrètes», dont la mise en place dans chaque ville des maraudes pour combattre l'isolement des sans-abri ; l'obligation de créer un centre d'hébergement d'urgence de proximité dès que 20 personnes demandent à être hébergées; la fixation d'un objectif par département pour que dans le cadre de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) tous les demandeurs soient effectivement relogés; le respect de la loi imposant 20% de logements sociaux dans chaque municipalité ; l'application du droit de préemption et éventuellement de réquisition pour les bâtiments vides...